«On a eu envie de créer un marché à la hauteur des talents suisses»

Rencontres

Julie et Maëlie organisent ce dimanche 27 novembre à Lausanne la deuxième édition du Marché Singulier, qui expose une quarantaine d’artisans locaux. Rencontre.

Je me suis souvent imaginée partir vivre ailleurs, quitter cette Suisse trop timide pour m’installer dans des villes comme Paris, Berlin ou Milan, là où l’art et la créativité sont en effervescence et indissociables du quotidien. Et puis finalement, je reste. Parce qu’ici, justement, la toile est encore vierge, les talents regorgent et tout est à faire. C’est d’ailleurs la volonté de rassembler et de mettre en avant les créateurices romand·e·s qui poussent Julie et Maëlie à organiser, en novembre 2021 à Lausanne, leur premier Marché Singulier. La deuxième édition a lieu ce dimanche 27 novembre, de 11h00 à 19h00, à l’Alpha Palmier.

Après le virtuel, place au réel

Plus tôt dans la semaine, je les rencontre à midi dans un restaurant sous le pont Bessières. Elles se souviennent, un grand sourire sur le visage:

«Tout a commencé pendant le confinement, en 2020. On avait beaucoup de temps libre pour être créatives et on a donc décidé de lancer nos propres marques. C’est comme ça qu’on s’est rendues compte qu’il y avait une grande communauté de créateurices en Suisse romande.»

S’en suivent des mois d’échanges virtuels à la suite desquels le besoin de se rencontrer en vrai se fait ressentir. Elles organisent ainsi leur première édition du Marché Singulier, et exposent une trentaine d’artisan·e·s – qui changent d’édition en édition. Le succès est immédiat et dépasse leurs attentes.

L’absence de culture créative

«On a eu envie de créer un marché à la hauteur des talents suisses. Et pour cela, on a fait les choses en grand.» Cette année en effet, outre le lieu d’exception, elles proposent un brunch et des activités comme par exemple un atelier d’alimentation intuitive ou un espace pour découvrir un soin de l’âme. Une ambiance, un décor et une énergie digne des plus grandes capitales.

Cet attachement au détail a surtout pour objectif – en plus de ravir le public – d’offrir une visibilité de qualité aux exposant·e·s afin qu’il·elle·s puissent profiter au maximum de cette vitrine pour faire la communication de leur marque.

Malheureusement, ce travail de titan n’empêche pas Julie et Maëlie d’être confrontées à un manque de légitimité lorsqu’elles présentent leur projet:

«On passe souvent pour des amatrices, notamment parce qu’ici, ce n’est pas dans la culture d’organiser ce genre d’événement et de valoriser ainsi les créateurices.»

Elles restent toutefois passionnées et semblent pleines d’idées pour la suite. Elles sont cependant évasives lorsque j’évoque une éventuelle troisième édition. «On ne sait pas encore, rigolent-elles. Cette année, on s’est décidées deux mois avant! Mais les gens sont trop contents, on a rencontré plein de monde intéressé et il y a encore tellement de talents à découvrir.»

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